Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

lundi 26 février 2007

BAYROU , LA CIBLE

PARIS (AFP) - François Bayrou, qui est devenu la cible de l'UMP et du PS depuis sa hausse dans les sondages, devait répondre à son tour aux questions des Français, lundi soir sur TF1, après ses principaux rivaux dans la course à l'Elysée.

Le candidat UDF à la présidentielle avait menacé de ne pas participer à l'émission "J'ai une question à vous poser", exprimant des doutes sur la "déontologie" de ses conditions d'organisation, après celle du 5 février consacrée à Nicolas Sarkozy.

Finalement, il a accepté de s'y rendre, pouvant difficilement contourner une telle émission, programmée à une heure de grande écoute, où Nicolas Sarkozy avait attiré 8,2 millions de téléspectateurs et Ségolène Royal 8,9 millions.

Insistant pour que les "règles d'équité" soient respectées, M. Bayrou a obtenu, au vu de sa progression dans les sondages, une heure et vingt minutes de temps d'antenne, contre une heure initialement, indique-t-on à l'UDF. Cette émission est programmée alors que M. Bayrou fait de plus en plus figure de "troisième homme", puisqu'il atteint jusqu'à 17% d'intentions de vote dans les sondages (comparé à 6% début janvier et à un score de 6,8% à la présidentielle de 2002), et dépasse généralement le candidat du Front national Jean-Marie Le Pen.

Cette percée a déclenché une riposte du PS et de l'UMP, qui font désormais feu sur M. Bayrou alors qu'ils affichaient auparavant une grande indifférence à son égard.

Depuis qu'il a affirmé pouvoir nommer un Premier ministre de gauche s'il accédait à l'Elysée ("si Jacques Delors était plus jeune, c'est ce type de profil que je choisirais"), PS comme UMP s'efforcent de démontrer que son positionnement naturel est à droite. Ils affirment par ailleurs que le véritable "troisième homme" de cette élection est Jean-Marie Le Pen.

Son programme de "social-économie", présenté vendredi, a ainsi été qualifié de "plagiat de Nicolas Sarkozy" par Michel Sapin, secrétaire national au PS.

Lundi, Ségolène Royal a, elle aussi, renvoyé MM. Bayrou et Sarkozy dos à dos, affirmant que tous deux proposaient de mettre "une pincée de social dans un océan de libéralisme.

Signe que la montée du candidat centriste est prise au sérieux, l'équipe de campagne de M. Sarkozy a créé une cellule d'"observation et d'analyse stratégique" de M. Bayrou. Son but: montrer que sa stratégie "garantit l'immobilisme et aboutira à faire monter les extrêmes", selon l'un de ses membres.

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