Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

mardi 27 février 2007

François Bayrou réaffirme sur TF1 sa volonté de "rassemblement"

PARIS (AFP) - François Bayrou a profité lundi soir de son face-à-face avec des Français sur TF1 pour exposer les grandes lignes de son programme, avec priorité à l'éducation et à la lutte contre la dette, et pour réaffirmer sa volonté de "rassemblement".

L'émission "J'ai une question à vous poser" a attiré en moyenne 5,66 millions de téléspectateurs, et 6,68 millions de 20H48 à 22H14 pour sa première partie dont l'invité était M. Bayrou.

La première question a porté sur la fameuse gifle à un gamin qui lui faisait les poches pendant la campagne de 2002, et qui avait provoqué un modeste rebond du candidat UDF dans les sondages.

En bien meilleure position cinq ans plus tard, avec des sondages qui lui donnent jusqu'à 17%, voire 17,5%, des intentions de vote, au point qu'il est devenu la cible de l'UMP et du PS, M. Bayrou a répondu être "adepte de la prévention". "Ce jour-là je l'ai fait dans un réflexe, mais je l'assume et ne le regrette pas".

La suite des questions, moins axées sur des points précis de la vie quotidienne que celles posées la semaine précédente à Ségolène Royal, lui a permis de réaffirmer sa doctrine.

Ainsi, au sujet de l'éducation, il a souligné que "le cap qu'on va suivre, c'est sauvegarder le modèle républicain pour la France", non sans avoir réaffirmé que la "priorité absolue" est que chaque enfant sache lire et écrire à son entrée en sixième, avec l'objectif de "0% d'illettrisme".

Il a qualifié la réduction de la dette de "chapitre 1 de l'action politique de redressement", même au prix de mesures impopulaires. "Si je voulais être dans une situation de confort, je serais avec les autres", a-t-il affirmé. "Ils m'auraient fait des ponts d'or pour être avec eux. J'aurais choisi ce genre de manoeuvre, j'aurais négocié. Seulement je n'y crois pas".

Dénonçant la "guerre perpétuelle" entre le PS et l'UMP, responsable selon lui du "déclin" de la France, le candidat centriste a réaffirmé sa volonté de "proposer aux Français un autre chemin", de "tendre la main par-dessus ce mur de verre". "Si l'on veut faire du concret, du vrai, il faut pouvoir faire travailler ensemble des gens différents", a-t-il affirmé.

M. Bayrou, qui prône un gouvernement d'union nationale, a réaffirmé qu'il pourrait s'il était élu nommer un Premier ministre "de gauche". "J'ai une petite idée, sinon je n'aurais pas prononcé ce genre de phrase", a-t-il dit. Il a précisé que dans son gouvernement, "il n'y aura de membres du PS - éventuellement car je ne limite pas la sensibilité de gauche au PS - que s'ils ont accepté" l'idée d'une démarche politique nouvelle.

De même, aux législatives de juin, où il entend présenter "577 candidats", il a indiqué qu'il ne "fermerait pas la porte à ceux qui veulent soutenir le gouvernement, venus de la droite ou venus de la gauche".

Une question sur la discrimination positive lui a donné l'occasion de se démarquer de son rival UMP Nicolas Sarkozy: "Je suis contre toutes les discriminations", y compris "les discriminations positives" qui "creusent aussi le fossé".

Il a critiqué aussi bien Mme Royal que M. Sarkozy pour multiplier des "promesses dont nous n'avons pas le premier sou (...) arrêtez, les campagnes électorales ne se gagnent plus avec des promesses!".

Meilleure rémunération des heures supplémentaires, création de deux emplois sans charge par entreprise, mais aussi sujets internationaux comme la Turquie, l'Irak, l'Iran, le candidat a été soumis à ce qu'il a qualifié de "questions lourdes".

Après plus d'une heure vingt de dialogue, alors que son temps d'antenne était écoulé, Françoise Lang, 53 ans, ouvrière sanitaire, a insisté pour lui demander "une journée pour répondre" à toutes ses questions. Ce qu'il a accepté.

La candidature de François Bayrou, et plus généralement la campagne présidentielle, font la Une de plusieurs quotidiens de la presse nationale ce mardi.

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