Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

mardi 27 février 2007

François Bayrou balise son ''chemin''

PARIS (Reuters) - Fort de ses 19% d'intentions de vote dans les derniers sondages, François Bayrou a montré lundi soir sur TF1 l'"autre chemin" qui permettra, selon lui, de "sortir la France de l'impasse" en faisant "travailler ensemble des gens qui viennent de camps différents".

Invité de l'émission "J'ai une question à vous poser", le candidat de l'UDF à la présidentielle a consacré à l'école une partie conséquente de ce "grand oral" d'environ une heure et demie, où il a aussi rappelé l'urgence de s'attaquer à la réduction de la dette publique.

Dans ses réponses aux questions d'un panel de Français, le "troisième homme" des sondages a détaillé sa démarche politique et le risque qu'il estime avoir pris en affichant son indépendance.

"Il aurait été extrêmement confortable pour moi d'accepter les postes ministériels très valorisants", a-t-il dit. "J'ai pris la responsabilité lourde de proposer aux Français un autre chemin".

"Si j'avais voulu être dans le confort, je serais avec les autres, et je pense même qu'ils m'auraient fait des ponts d'or pour être avec eux", a encore assuré François Bayrou, que l'UMP Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal cherchent à discréditer, à huit semaines du premier tour.

"Si on veut faire du concret, du vrai, il faut être capable de faire travailler des gens de camps différents qui sont compétents (...), qui choisiront cette manière de rassembler les Français au lieu de les diviser", a-t-il fait valoir. "Je n'ai pas été contre l'Etat UMP, contre l'Etat PS, pour vouloir le remplacer par un Etat UDF. Ça ne m'intéresse pas".

François Bayrou a confirmé que s'il était élu, il pourrait nommer à Matignon un Premier ministre de gauche mais que le rassemblement supposerait que chacun "accepte la règle du jeu" et "les principes arrêtés".

"JE NE FERMERAI PAS LA PORTE"

Interrogé sur la majorité avec laquelle il gouvernerait, François Bayrou a prévenu qu'il n'avait "pas vraiment l'intention de négocier".

"Faites aux Français le crédit de penser que s'ils donnent mandat à un président de la République de changer les choses, ils lui donneront aussi la majorité qui va avec", a-t-il dit.

"Je ne fermerai pas la porte à ceux qui voudraient soutenir le gouvernement, venus de la droite ou venus de la gauche", a-t-il ajouté. "Mais ce gouvernement, "ce n'est pas: 'venez braves gens et c'est l'auberge espagnole'". C'est : "venez avec vos valeurs que je respecte".

Côté programme, l'ancien ministre de l'Education a dit vouloir donner "priorité absolue" à la maîtrise de la lecture et de l'écriture à l'école, et s'est engagé à garantir pendant cinq ans les postes d'enseignants pour que cesse la "chasse au postes", dans la limite des besoins des établissements. Il s'est aussi dit disposé à travailler avec les syndicats d'enseignants.

A la discrimination positive défendue par Nicolas Sarkozy - qui ne "marchera pas en France" -, il a opposé la défense du "modèle républicain" dans l'école et dans l'entreprise. L'élu béarnais a aussi dit son souhait de ramener l'Etat là où il y en a le plus besoin selon lui, à savoir dans les banlieues et les campagnes.

François Bayrou est aussi revenu sur la question de la dette de l'Etat, aujourd'hui proche de 1.200 milliards d'euros. Il veut "revenir en trois ans à une situation où la dette ne grossit plus" et "inscrire dans la Constitution l'interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement".

"Les campagnes électorales ne se gagnent plus avec des promesses", a affirmé le président de l'UDF, qui poursuivra mardi par Metz sa campagne de terrain. "Les Français en ont soupé qu'on leur raconte des histoires".

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