Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

jeudi 22 mars 2007

En meeting au Zénith, Bayrou se présente comme le "président du peuple"

jeudi 22 mars 2007, 0h47


PARIS (AFP) - François Bayrou a haussé le ton contre Nicolas Sarkozy mercredi soir, renvoyant son rival UMP dans le camp des "milliardaires du CAC 40" et des "vedettes du showbiz", alors que lui-même se veut "président du peuple".

"Il n'y a de président que président du peuple", a lancé le candidat UDF devant plus de 6.500 personnes enthousiastes réunies dans la salle de spectacle du Zénith à Paris, de nombreuses autres ayant dû suivre son discours à l'extérieur devant un écran géant.

Alors que M. Bayrou marque le pas dans les sondages après deux mois de percée, il a appelé à une "révolution pacifique", combatif à l'égard de l'UMP et du PS, "au pouvoir depuis 25 ans".

"La France a besoin qu'on les sorte du pouvoir, du confort du pouvoir ou du confort de l'opposition", a-t-il lancé devant des milliers de partisans, scandant "Bayrou président", ou le chantant sur l'air de "on est les champions".

Pour le premier grand meeting parisien de sa campagne, le candidat centriste avait fait une entrée de rock-star dans la salle égayée de T-shirts orange, la couleur de l'UDF, mettant plus d'un quart d'heure à traverser la foule pour gagner la scène où l'attendaient plusieurs dizaines de jeunes de son parti.

Celui qui se présente volontiers, depuis le début de sa campagne ,comme le porte-parole des "Français de base", a longuement développé ce thème.

"Je veux qu'ils aient la certitude que le pouvoir n'est pas en haut, qu'il est avec eux", a-t-il dit, détaillant le budget d'une mère divorcée élevant seule ses enfants, ou évoquant le minimum vieillesse de 640 euros: "c'est la retraite de ma mère!".

Répondant à Nicolas Sarkozy, qui s'est moqué plusieurs fois ces derniers jours de son tracteur, comme du sourire de la socialiste Ségolène Royal, François Bayrou a accusé le candidat UMP de "mépris" et de "condescendance".

Lui, fils de paysans béarnais, s'est targué de savoir "ce que c'est que marner", "assumer les fins de mois", ce qu'il a opposé à la fréquentation des "milliardaires du CAC 40 et des vedettes du showbiz".

Il s'est contenté de quelques piques contre Ségolène Royal, mais a de nouveau mis dans le même sac UMP et PS: "ils affirment ne pouvoir s'entendre sur rien, mais ils ont bel et bien un programme commun, s'entendre pour être bien sûrs d'être l'un contre l'autre au deuxième tour".

Selon lui, l'UMP et le PS rêvent de s'affronter en "finale" afin d'être "tranquilles pour dix ans au moins, sûrs d'avoir conjuré le dérangement et de reprendre les jeux interrompus".

"Entre celui qui voudrait que la France soit l'Amérique et celle qui voudrait que la France soit la Scandinavie", M. Bayrou ambitionne de "montrer que la France veut être la France".

Renvoyant à ses rivaux leur accusation d'incapacité à réunir une majorité aux législatives, le candidat centriste a lancé: "la seule majorité possible pour la France, c'est la majorité centrale".

En ce "jour du printemps", il a conclu son discours d'une heure et demie par une formule inhabituelle pour un meeting: "vive la France, vive la vie".

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