Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

mardi 27 mars 2007

Le vote enseignant

vendredi 23 mars 2007, 16h00

PARIS (AP) - L'électorat enseignant, autrefois plutôt favorable à la gauche, semble plus dispersé aujourd'hui, ce qui suscite la convoitise des concurrents de Ségolène Royal et surtout de François Bayrou, qui se voit bien réaliser une belle percée chez les profs.

Les enseignants, qui sont plus d'un million en France, restent "plus à gauche que le reste de la population", mais leur vote a évolué et n'est plus aussi homogène, observe Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, la principale fédération syndicale de l'éducation.

"L'origine sociale du monde enseignant a beaucoup évolué ces dernières années", analyse Jean-Luc Villeneuve, son homologue du SGEN-CFDT: les nouveaux profs sont plus souvent issus des classes moyennes qu'avant et entrer dans l'Education nationale n'est plus synonyme de progression sociale. Résultat, "ce qui autrefois était acquis pour la gauche semble moins net aujourd'hui", résume-t-il.

Selon un sondage réalisé par l'IFOP en février, la socialiste Ségolène Royal arriverait en tête chez les enseignants, avec 31% des voix. Mais elle est talonnée par l'UDF François Bayrou, le seul candidat ancien prof, qui séduit 27% des enseignants.

Dans ce sondage publié par "Le Monde de l'éducation", François Bayrou est le seul ancien ministre de l'Education, avec le socialiste Jack Lang, à obtenir une note au-dessus de la moyenne. "Les enseignants sont sensibles au fait qu'il prend très nettement la défense des enseignants", explique Gérard Aschieri, interrogé par l'Associated Press.

"Il n'a pas laissé de souvenir négatif" de son passage au ministère entre 1993 et 1997, pointe aussi Jean-Luc Villeneuve. Alors que la plupart des autres ministres ont laissé de mauvais souvenirs après eux, François Bayrou a lui "battu tous les records de longévité et la plupart des enseignants ne s'en souviennent pas". Un élément qui joue plutôt en sa faveur, estime-t-il. Même la très grande manifestation qui avait réuni un million de personnes dans la rue contre le projet Bayrou de réforme de la loi Falloux en 1994 n'a pas laissé beaucoup de traces dans les salles des profs.

Le PS s'en défend, mais une percée du candidat centriste commence à inquiéter. "Je pense que Nicolas Sarkozy aura beaucoup de mal à séduire cet électorat-là. François Bayrou, c'est un peu différent", reconnaît Claude Roiron.

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