Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

vendredi 20 avril 2007

François Bayrou propose aux Béarnais sa "révolution orange"

jeudi 19 avril 2007, 22h23


PAU, Pyrénées-Atlantiques (Reuters) - De retour dans son pays natal, François Bayrou a proposé aux Béarnais sa "révolution orange" et promis, s'il est élu président le 6 mai, de "regarder les Français dans les yeux".

Pour les partis en place, "mon élection", c'est "la loi de l'emmerdement maximal", a dit l'élu pyrénéen, visiblement à l'aise au milieu de ses amis et voisins réunis au Zénith de Pau au milieu de 7.000 autres personnes.

Au premier rang, une place avait été réservée à Elisabeth, sa discrète épouse avec qui il eu six enfants, et qu'il rejoint le week-end dans leur maison de Bordères, le village natal de François Bayrou.

"Je veux vous présenter quelqu'un qui a fait une sacrée campagne, Babette, parce qu'être la femme d'un candidat à la présidentielle, ce n'est pas de tout repos et quand en plus ce candidat est moi, (ça l'est) encore moins", a-t-il dit tandis que son épouse le rejoignait sur scène pour l'embrasser sur la joue.

Dans son discours qui s'est conclu par un chant pyrénéen interprété par le député UDF Jean Lassalle, François Bayrou a multiplié les références à son pays, évoquant l'histoire de la Navarre et citant Henri IV, son roi favori sur lequel il a écrit un livre - "Le Béarnais est pauvre mais il ne baisse pas la tête".

Reprenant son costume de pourfendeur des puissances médiatiques et financières, François Bayrou s'est emporté contre un éditorial du Monde daté de vendredi. Dans ce texte publié en "une", le directeur de publication du quotidien, Jean-Marie Colombani, dit considérer comme un "impératif démocratique" que les candidats de l'UMP et du PS s'affrontent au second tour.

"Le thème de cet éditorial c'est qu'il faut voter pour Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal, en tout cas certainement pas pour nous", a dénoncé François Bayrou sous les sifflets.

"QUELLE ARROGANCE!"

"Faut-il qu'il y ait de puissants intérêts en jeu pour que le patron du Monde en vienne à dire que le candidat du centre en France (...), celui-là n'est pas un choix démocratique pour les Français!", s'est-il emporté.

"Quel service avez-vous rendu à la patrie pour que vous vous permettiez de (...) supprimer le premier tour de l'élection présidentielle et de passer directement au second", a-t-il dit ajouté. "Quelle arrogance!"

"Démocrate pour nous ça veut dire étymologiquement le peuple qui décide", a-t-il ajouté.

Repoussant l'idée d'un nouveau 21-Avril, François Bayrou a estimé que "le jeu troublé il y a cinq ans par les extrêmes" allait l'être cette année "par des démocrates, des citoyens".

"C'est une révolution, c'est une révolution orange, les Français ont décidé qu'ils allaient se faire respecter", a-t-il lancé sous les applaudissements.

Avant le meeting, François Bayrou s'est offert une promenade dans les rues de Pau, la ville de sa jeunesse, main dans la main avec Babette.

"C'est mon pays", a-t-il dit à la presse. "J'y ai été professeur, agriculteur, militant, un jeune homme qui venait faire ses courses au supermarché qui s'appelait à l'époque Les Galeries Modernes".

"C'était là qu'on donnait rendez-vous aux filles", a-t-il aussi confié dans un sourire.

A trois jours du premier tour, François Bayrou s'est dit "heureux". Son meilleur souvenir de campagne? Sans doute sa déclaration de candidature, le 2 décembre à Serres-Castet, proche de son village natal. Et aussi une visite dans un centre d'accueil pour sans domicile fixe à Clermont-Ferrand, en début d'année.

Fort de cette expérience de campagne, François Bayrou a promis, s'il est président de République, de "regarder les Français dans les yeux" quand il les rencontrera.

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