Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

jeudi 5 avril 2007

François Bayrou sûr de séduire un électorat neuf et déterminé

jeudi 5 avril 2007, 7h21



PARIS (Reuters) - François Bayrou affirme qu'il sera présent au second tour de la présidentielle grâce à un électorat "neuf" et "déterminé" qui a décidé d'adhérer à son idée de "sortir des camps verrouillés".

Dans un entretien paraissant dans Libération, le candidat de l'UDF dans la course à l'Elysée dit compter sur "l'électorat le plus neuf et le plus déterminé (...) car c'est le seul qui s'apprête à ne pas voter par habitude".

"Dans la dernière ligne droite, c'est le soutien direct des Français qui est crucial", estime le député béarnais, qui dit avoir fait campagne "à mains nues" et "sans être soutenu par aucun organe de presse".

Actuellement crédité d'environ 20% des intentions de vote dans les sondages, François Bayrou refuse d'envisager un éventuel ralliement s'il est éliminé du duel final le 22 avril. "Je serai au second tour", affirme-t-il.

Interrogé sur ses motivations, François Bayrou, qui fut quatre ans ministre d'un gouvernement de droite, affirme avoir construit son indépendance au fil des ans par "goût de la liberté" et "fidélité à des valeurs républicaines".

"Pendant longtemps, j'ai cru qu'on pouvait défendre des idées différentes dans son camp", explique-t-il. "Et puis je me suis aperçu que c'était comme siffler dans un violon, que ce qu'il fallait, c'était sortir des camps verrouillés, pour faire naître un espace nouveau".

Le pourfendeur du clivage droite-gauche affirme qu'à l'intérieur du Parti socialiste, certains sont secrètement d'accord avec sa démarche.

"Il suffit de voir à l'intérieur du PS le nombre de ceux, qui aurait l'âge de l'indépendance, dire : 'Tu as complètement raison, mais on ne peut pas le dire'", dit-il.

"IDÉOLOGIES D'UN AUTRE TEMPS"

L'élu centriste n'affirme pas pour autant s'adresser principalement aux gens de gauche, mais "aux citoyens des deux rives et à tous les autres".

A ses yeux, droite et gauche sont deux mots qui ne veulent plus rien dire depuis la fin du monde bipolaire et la chute du communisme.

"Le PS, comme l'UMP, continuent à mettre en scène des idéologies d'un autre temps", dit-il.

"Ce sont des étoiles qui sont mortes en novembre 1989 dont la lumière nous parvient toujours, de plus en plus pâle. Et les gens de gauche savent que ce que les socialistes racontent n'est plus vrai. Ils se raccrochent à l'appareil".

A la question de savoir si Nicolas Sarkozy doit être considéré comme un homme dangereux, François Bayrou répond que "le candidat de l'UMP tire la société française vers des tensions et des affrontements qui sont dangereux".

Le député béarnais affirme par ailleurs que sa décision, annoncée dimanche, de supprimer l'Ecole nationale d'administration (Ena) n'est pas démagogique, mais "pédagogique et symbolique".

"La question de l'ascenseur social est la plus critique de notre société. C'est le noeud du blocage de la société française", dit-il.

"Je veux que les postes de haute responsabilité dans l'Etat puissent être ouverts à des femmes et des hommes ayant fait d'autres preuves dans leur vie que la réussite à un concours à 20 ans. Je veux que dans la société française, on puisse retrouver l'espoir, même si on est entré en bas, d'arriver en haut", explique François Bayrou.

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