Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

mardi 24 avril 2007

Royal et Sarkozy multiplient les signaux en direction de Bayrou

mardi 24 avril 2007, 14h01


PARIS (AFP) - A J-12 du second tour, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy multiplient les efforts pour capter les faveurs de François Bayrou et de ses 6.820.882 électeurs.

Ils ont dégainé dès le lendemain du premier tour, laissant tous deux, selon de bonnes sources, des messages sur le portable du candidat centriste...qui n'a répondu ni à l'un, ni à l'autre.

Fort de ses 18,6%, il fait durer le suspense. Il est surtout confronté à une décision très difficile et ne devrait sans doute pas donner de consigne explicite lors de sa conférence de presse mercredi.

M. Bayrou doit compter avec les législatives de juin: l'UMP, qui a pour l'instant gelé ses investitures face aux 29 sortants UDF, pourrait leur mettre des candidats dans les pattes. Depuis dimanche soir, deux sénateurs et quatre députés se sont ajoutés aux soutiens UDF déjà acquis à Nicolas Sarkozy, dont la vedette, André Santini, prédisait mardi que "le 6 mai, il (Bayrou) n'aura plus personne derrière lui".

"Nous disons à l'UDF, venez dans la majorité présidentielle, vous y êtes les bienvenus", a lancé François Fillon, bras droit du candidat UMP.

Nicolas Sarkozy avait assuré lundi qu'il ne "se livrerait à aucune ouverture politicienne qui chercherait à rassembler à travers les débauchages et les marchandages". Mais il espérait recevoir mardi soir à son meeting près de Rouen le soutien de Pierre Albertini, maire UDF de cette ville, la plus grande de France gérée par le parti centriste. Lundi, M. Albertini avait indiqué à l'AFP qu'il n'avait pas encore pris sa décision, qui "n'engagerait que (lui)".

La candidate socialiste avait de son côté appelé dès lundi soir le leader centriste à "un débat ouvert et public" sur ses propositions présidentielles, au risque de heurter au PS, divisé sur la stratégie à suivre pour rassembler la gauche et l'électorat modéré afin d'espérer refaire les 5 points de retard sur le candidat UMP et de l'emporter au 2e tour de la présidentielle.

Elle a rencontré symboliquement mardi Jacques Delors, que François Bayrou avait plusieurs fois cité comme exemple d'une personnalité de gauche avec lequel il pourrait travailler. "Il soutient ma démarche d'ouverture", a lancé Mme Royal après l'entretien, annonçant la présence à son meeting de vendredi à Lyon de Romano Prodi. Dirigent lui-même une coalition, le chef du gouvernement italien s'est prononcé pour une alliance Royal-Bayrou qui apporterait "clarté et ordre".

Les appels de Michel Rocard ou Bernard Kouchner à un rapprochement avec le candidat UDF avant le premier tour avaient été violemment critiqués au PS.

Nicolas Sarkozy, donné vainqueur par les sondages sur le deuxième tour réalisés depuis dimanche, a sorti lundi soir une torpille anti-Royal, avec la présence à son meeting dijonnais d'Eric Besson, ancien responsable du PS à l'Economie, qui a claqué la porte du parti. Il a officialisé son ralliement, affirmant avoir participé au PS à une tentative de "diabolisation" du candidat UMP.

L'équipe de M. Sarkozy, arithmétiquement archi-favori, craint en effet que le second ne se transforme en référendum contre l'ex-ministre de l'Intérieur, au nom du "Tout sauf Sarkozy".

Les représentants des deux finalistes se voient mardi au Conseil supérieur de l'audiovisuel pour caler les détails du débat télévisé prévu le 2 ou le 3 mai, grand classique de l'entre-deux tours.

A trois semaines de la fin de son mandat, le président sortant a, selon Le Parisien, trouvé son futur appartement parisien, sur les très chics quais de Seine.

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