Caroline Vély avec François BAYROU

Caroline Vély avec François BAYROU

dimanche 1 avril 2007

François Bayrou : Il faut faire des banlieues un priorité nationale

29 mars 2007

François Bayrou a constaté que l’opposition stérile droite-gauche n’avait pas permis de régler les problèmes et qu’il y a un immense travail à accomplir pour reconstruire la France. Le candidat à l’élection présidentielle considère qu’il faut rassembler les Français et non les diviser si on veut sortir le pays de la crise. Il veut notamment faire des banlieues, "une priorité de salut public" : "cela mérite une mobilisation de toutes les forces de la nation".




"Je ne connais pas de pays plus déchiré que la France, où il y ait plus de désespoir" a déclaré François Bayrou. Le candidat à l’élection présidentielle pense notamment à la situation des banlieues en France, à tous ces quartiers où le chômage s’élève à 30-40%, à ceux qui ont l’impression que toutes les portes se ferment devant eux à cause de leur couleur de peau, de leur nom, de leur religion ou encore de leur adresse. François Bayrou pense aussi à "ceux qui ont l’impression qu’on ne parle jamais d’eux". "C’est un pays qui va mal" a insisté François Bayrou, "on a un immense travail pour le reconstruire, pour réparer les fractures, pour recoudre le pays". Pour lui, les Français ont un choix à faire pour cette élection présidentielle : "est-ce qu’on divise ou est-ce qu’on rassemble pour s’en sortir ?". François Bayrou considère que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont tellement "obsédés par la coupure entre leurs deux camps" qu’ils ont fait le choix de diviser. Il trouve étrange qu’ils se soient lancés dans une surenchère à propos de l’identité nationale et du drapeau : "Je ne vois pas la France dans cette névrose-là (…) Je ne vois pas du tout la France comme ça. Je la vois plongée dans d’autres inquiétudes" concernant notamment l’école et l’emploi.


François Bayrou n’accepte pas l’idée d’une fatalité politique avec un Nicolas Sarkozy et une Ségolène Royal se renvoyant la responsabilité des incidents Gare du Nord : "Il y a de la hauteur à prendre, de la volonté et de la détermination pour que les gens se réunissent et reconstruisent". "Je n’en peux plus de voir les trains de banlieue changés en champs de bataille, je n’en peux plus de voir les gares changées en zones dans lesquelles on s’affronte…". François Bayrou a renvoyé dos à dos, le laxisme de la gauche et la montée des antagonismes créée par la droite : les incidents Gare du Nord ont, selon lui, montré qu’il y avait des affrontement très durs avec les forces de la paix et que celles-ci sont aujourd’hui regardées par les jeunes comme une menace. "On a besoin d’un Président, d’une attitude qui soit ferme et compréhensive" a insisté le candidat, "le président de la République est là pour faire vivre les gens ensemble. C’est le principal de sa mission". Ce qui s’est passé Gare du Nord, "c’est la preuve de la réalité de ce que je dis depuis si longtemps : si on continue à avoir une opposition stérile, on ne réglera jamais les problèmes de la banlieue". François Bayrou pense notamment aux difficultés pour trouver un emploi, aux endroits où "la tranquillité de vivre n’est pas assurée" : "Cela mérite la mobilisation de toutes les forces de la nation et sur une longue période". Il s’agit, à ses yeux, de remettre l’école en route dans ces quartiers, de réimplanter l’Etat là où ça va mal, d’offrir la possibilité de créer des emplois dans ces zones-là, de lutter contre l’exclusion… François Bayrou a insisté sur l’énormité de la tâche à accomplir : "Je prétends qu’il faut en faire une priorité nationale, une priorité de salut public" pour régler les problèmes un à un. "Elu président de la République, je formerai un gouvernement qui rassemblera des gens issus de camps différents pour sortir le pays de cette crise dans laquelle il se trouve" a assuré François Bayrou. "J’ai pour le faire un allié plus puissant que tous les états-majors des partis, c’est le peuple des citoyens". Le candidat à l’élection présidentielle ne doute pas qu’une fois élu, ces états-majors seront obligés d’obéir à la volonté du peuple, sinon ils seront balayés. Actuellement autour de 20% dans les sondages, François Bayrou considère que c’est un score « significatif » à trois semaines et demi du premier tour : "Cela veut dire que des millions de Français sont en soutien autour de moi. C’est ce qu’il faut pour changer le score du deuxième tour et obtenir en France, une recomposition, un changement de ligne qui fera enfin une politique nouvelle".

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